Fermez cette fenêtre pour revenir au site

 

 

 

     

        n ne connaît plus guère Henri Barbusse aujourd'hui. De son vivant, l'auteur du Feu a été admiré par certains, et plus encore haï, méprisé, par d'autres. Il a été mêlé de si près à son époque, comme témoin et acteur, comme créateur aussi, qu'il est impossible de l'ignorer si l'on s'intéresse à la littérature qui va du basculement d'un siècle à l'aube brune de la seconde guerre mondiale, aux rapports étroits que le mouvement révolutionnaire a entretenus alors avec la culture et les écrivains, aux débats passionnés suscités sur le plan esthétique. Il a poussé le plus loin qu'il a pu la rencontre de la littérature et de la Révolution.

      omancier français, dont l'œuvre réaliste comporte un célèbre témoignage surm les horreurs de la Grande Guerre. Après avoir publié des poèmes et des nouvelles, il écrivit trois romans d'inspiration morale et politique (les Suppliants, 1903; l'Enfer, 1908; Nous Autres, 1914), qui sont le reflet de ses convictions humanitaires. Engagé volontaire au début de la Première Guerre mondiale, il fit paraître en 1916 le Feu, journal d'une escouade, qui lui valut immédiatement une réputation internationale et pour lequel il obtint le prix Goncourt. Cet ouvrage est un compte rendu quotidien et détaillé de la vie au front et des atrocités des combats, "!ces choses épouvantables faites par trente millions d'hommes qui ne les veulent pas!". Après le conflit, il se consacra à la défense de tous les opprimés (y compris les animaux) en fondant le groupe Clarté. Son engagement se traduisit aussi par son adhésion au Parti communiste, en 1923, et se retrouve dans tous ses romans (Clarté, 1920!; les Bourreaux, 1926).

       e futur écrivain eut de bons maîtres : son père, pasteur et critique théâtral, Mallarmé, son professeur d'anglais et Bergson, son professeur de philosophie. Des prix récompensent bientôt ses poèmes et ses contes. Catulle Mendès, son futur beau-père et grand ami, le repère, publie son premier recueil les Pleureuses et lui ouvre les portes du monde.

       arbusse collabore à de nombreux journaux et prend en main Fémina et Je sais tout. Très affairé, il n'échappe cependant pas à des insomnies et à des crises d'angoisse et de culpabilité.

       n 1910, les droits d'auteur de L'Enfer, roman triste et noir paru en 1908, lui permettent d'acquérir une maison champêtre à Aumont-en-Halatte qu'il avait repérée au cours d'une convalescence chez un ami à Senlis.

       l la baptise Villa Sylvie, en souvenir de Gérard de Nerval qui fut proche voisin. Il peut désormais échapper à l'agitation parisienne qui entoure son appartement de la rue Albert-de-Lapparent.

       n haut du jardin commence la forêt d'Halatte. "Cette maison dont les petites pièces ressemblaient toutes à d'harmonieux coffrets tendus d'étoffe", comme la décrit Annette Vidal, sa secrétaire de 1924 à 1935, devient son refuge. Il la transforme peu à peu, y accueille ses amis.

       'est par le tambour du garde-champêtre d'Aumont que Barbusse apprend la mobilisation générale en août 1914. A quarante et un an, réformé, il se porte pourtant volontaire. Affecté à Albi, il demande à être muté sur le front. Sur le front, entre deux batailles, il rêve d'Aumont. Atteint de dysentrie, il est évacué et commence à écrire Le Feu à l'hôpital, avant d'être définitivement réformé en juin 1917.

    e "Zola des tranchées", la gloire littéraire du parti communiste à partir de 1923 -et avant Louis Aragon- consacre les années qui suivent la guerre, jusqu'à sa mort en 1935 (frappé par une pneumonie lors d'un voyage à Moscou), au militantisme et à la défense de la paix.

       n phase finale de restauration, le musée attend de retrouver son mobilier et n'abrite actuellement que des expositions temporaires. Seul rendez-vous fixe et ouvert au public : la rencontre qu'organise à Aumont, chaque 15 juin, l'Association Républicaine des Anciens Combattants, créée par Barbusse en 1917.

     

 

 

Sources: http://www.terresdecrivains.com/barbusse/barbu1co.htm